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Charles de Ferry de Fontnouvelle, président-fondateur du LFNY

Based upon materials provided by his son, Pierre de Ferry de Fontnouvelle

Editor's note: On this 75th anniversary of the founding of the Lycée Français de New York, it seemed particularly appropriate to honor the memory of its founder. We do so by presenting extracts from materials that give a picture of his career, his family, and his vision. We also present details about his wife Renée, who helped him in the endeavor that was so dear to his heart. We are deeply indebted to his son Pierre who was kind enough to suggest this idea in the first place, and who graciously provided us with what we needed to accomplish this task.

+++++++++++++++ A SHORT BIOGRAPHY +++++++++++++++

Le comte Charles de Ferry de Fontnouvelle, président-fondateur du Lycée Français de New York, naquit en 1877 à l’ile d'Oléron (Charente-Maritime), ou était en garnison son père, officier de carrière. Il finit ses études à l'Ecole libre des sciences politiques et à la Faculté de droit de Paris, entra aux Affaires étrangères en 1902, et fut nommé successivement en Allemagne, en Italie, aux Antilles, au Mexique et au Royaume-Uni. En poste quelque temps à New York et a Chicago, ii passa ensuite trois ans au Portugal. De retour en 1925 aux Etats-Unis, pays pour lequel il avait une affinité particulière, il fut Consul à Chicago pendant six ans, puis Consul général à New York jusqu' à sa retraite en 1940. C'est pendant cette période qu'il fonda le Lycée Français de New York, dont il exerça la présidence de 1940 jusqu' à sa mort en 1956.

Tout au long de sa carrière, « il représenta son pays et en défendit la politique avec énergie, dignité et compétence », comme l'écrivit le professeur Pierre Brodin dans un article publie en 1987 par la revue Laurels.

Charles de Fontnouvelle était officier de la Légion d’Honneur, président de la New York Society of Foreign Consuls et, rare distinction, membre d'honneur de la New York Society of the Cincinnati.

Son épouse, née Renée Ripley et native d'Angleterre, décéda en 1995 a l'âge de 98 ans. Ils eurent trois enfants: Pierre, Charles (tombé au champ d'honneur pendant la seconde guerre mondiale), et Anne-Renée.

++++++THE FOUNDING OF THE SCHOOL +++++++
(de Pierre de Ferry de Fontnouvelle)

[Le] président-fondateur [du Lycée Français de New York] fut mon père, Charles de Ferry de Fontnouvelle. Convaincu dès son arrivée comme consul général à New York en novembre 1931 que l'absence d'un lycée dans la grande métropole américaine constituait une sérieuse lacune à combler au plus tôt, il décida de créer "un établissement où la discipline du système d'enseignement français s'allierait à la liberté du système américain, et où les élèves français et américains feraient leurs études côte à côte", comme il devait l'expliquer plus tard au cours d'un reportage radiodiffusé.

Charles de Fontnouvelle sut concevoir ce projet fécond et en faire une réalité, grâce à une patiente et méthodique énergie. Animé d'un enthousiasme communicatif, il déploya tous ses dons de persuasion pour vaincre les réticences, suscitant et coordonnant bonnes volontés et concours. Le soutien d'éminents francophiles tels que Forsyth Wickes, grand officier de la Légion d'Honneur, et Paul Windels, conseiller juridique de la ville de New York lui fut particulièrement précieux. Henry Dupont rendit des services inestimables en tant que président du comité de direction des études du Lycée, dont le conseil d'administration eut d'abord Theodore Seltzer pour président.

Tant en France qu'aux Etats-Unis, Charles de Fontnouvelle obtint les appuis officiels nécessaires, et mena personnellement avec Albany l'essentiel des négociations longues et délicates qui aboutirent à l'octroi d'une charte sans précédent. Tous les aspects du lancement du Lycée retinrent son attention, en particulier le recrutement du corps enseignant et la mise au point des mesures de financement requises. Il présida à la consolidation et au développement initial du Lycée, en étroite et amicale collaboration avec le professeur Pierre Brodin, qui devait rester directeur des études pendant plus de quarante ans et fut l'auteur de nombreux ouvrages très apprécies, consacrés notamment à la littérature américaine et à l'évolution des idées politiques aux Etats-Unis.

Pendant la seconde guerre mondiale, plusieurs professeurs furent mobilisés, les enfants réfugiés de France et d'ailleurs affluèrent au Lycée, et de nombreux anciens élèves s'engagèrent dans les armées alliées. Huit parmi ces derniers, dont le fils cadet de Charles de Fontnouvelle, tombèrent au champ d'honneur.

Le Lycée ne cessa de croitre et, faute de place, dut finalement refuser en moyenne une cinquantaine d'élèves par an. En 1955, dès que la situation financière le lui permit, le président fondateur se mit donc en quête d'un second immeuble. Par extraordinaire, il réussit a en trouver un, qui convenait parfaitement, à la 94eme rue, et prit une option d'achat. A son profond regret, ce projet qu'il jugeait tout a fait réalisable, ne put aboutir. L'année suivante, en avril 1956, il mourut à la tache, à l'âge de 79 ans, se dévouant jusqu' à la fin pour ce Lycée qui était sa passion......Le Lycée, ou fleurit l'amitié franco-américaine, grâce notamment à la présence d'un fort contingent d'élèves américains, est à sa façon une petite Société des Nations, comme l'avait souligné autrefois Charles de Fontnouvelle.

+++++++++++++++ L’ESPRIT DE LA MAISON +++++++++++++++

Message du président fondateur Charles de Fontnouvelle à l'équipe de rédaction mise en place par les élèves pour le lancement d’un journal d’information et de communication au sein du Lycée :

« . . Une école ne doit pas seulement être une maison ou l'on vient se nourrir l’esprit. Ce serait beaucoup, mais pas encore assez. L'élève dans une école ne doit pas seulement recevoir et s’enrichir, il doit aussi donner. Donner un peu de lui-même à tous et à chacun de ses camarades, à l'école elle-même en tant que personne. Il doit avoir la fierté de son école et collaborer avec ses maitres pour en faire quelque chose de mieux encore; à cet égard, votre rôle à chacun est important et rien ni personne ne peut y suppléer. Enfin, l'élève doit à son école une certaine gratitude pour la formation qu'il y a reçue, et il lui doit de s’en souvenir lorsqu'il l'a quittée, en pensant que c’est elle, avec les parents, qui l’a armé pour la vie.

C'est tout cela, c'est cette solidarité difficile à définir, cette attitude de l’esprit que j’appelle l’esprit de la maison. Et je souhaite que son développement soit le but essentiel et le résultat de ce journal. Je ne doute d’ailleurs pas que vous soyez capables de comprendre et de mener à bien votre rôle. »

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MME. CHARLES DE FERRY DE FONTNOUVELLE, NÉE RENÉE RIPLEY
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THESE FASCINATING LADIES
(New York Journal, May 14, 1942)

TALL, SLENDER AND CHIC - she's incredibly youthful looking to be the mother of a 23-year-old son who will shortly enter the RAF. Is soft-spoken and definitely British in her mannerisms, and makes a perfect mate for a man in the consular service. Her husband spent 27 years as consular representative for the French government until he resigned as Consul General of France in New York in 1940. A talented painter and sculptress, some of her work can be seen in the Lycée Français, located in the former residence of Saxham E. Drury at 3 E. 95th Street, the school her husband founded in 1935.

As Renée Ripley, she was a leader in the social set of Liverpool, England, where she lived with her family until her marriage in 1918. Is not a "joiner," but while living in Paris until the fall of France was extremely active in French war relief activities, particularly the French Red Cross.

As chairman of the ticket-selling committee for the performances of "L'Annonce Faite à Marie” at the Barbizon-Plaza theatre, proceeds of which go to the Scholarship Fund of the Lycée, she utilizes the surplus of her energy by helping paint the sets of the production, which will be given on May 20, 21 and 23. Knows a great number of people in the social, diplomatic and consular set, since France, Germany, South Africa, Mexico City, Chicago and New York all spelled 'home" to her during her husband’s consular service. Since her arrival in the United States with their three children in 1940 has been too busy to entertain extensively. Is not easily upset and takes things calmly. Hopes to teach her youngest child to paint if only for an avocation-- but hasn't thought of doing it professionally herself, although her work has merited high praise. Never raises her voice above a conversational level and handles the job of managing ticket sales with ease and precision. Is not one to go places just to be seen and doesn't make a fuss about people -- but they like her the more for it. Can do a number of things all once and know what she's doing all the time.

Her name: Countess Charles de Ferry de Fontnouvelle
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MME. DE FONTNOUVELLE EST DÉCÉDÉE
(France-Amérique, 4-10 novembre 1995)

Madame Charles de Ferry de Fontnouvelle, née Renée Ripley, veuve du fondateur et premier président du Lycée Français de New York, qui en outre fut longtemps consul général à New York, est décédée le vendredi 20 octobre en son domicile de Washington, dans sa 99eme année.

Les obsèques de Mme. de Fontnouvelle eurent lieu le 23 octobre, également à Washington, en l'église de l'Annonciation. La messe de Requiem fut concélébrée par le curé de cette paroisse et le Père André Maillot, aumônier des Français de Washington.

Née à Maghull (Royaume-Uni) le 4 février 1897, année du jubilé de la Reine Victoria, Madame de Fontnouvelle fut élevée en Angleterre et en Suisse Romande. Elle épousa Charles de Fontnouvelle en 1918, alors qu'il était en poste au Royaume Uni après une carrière déjà longue aux affaires étrangères. De 1920 à 1930, elle et son mari vécurent successivement à New York, au Portugal et à Chicago, avant de revenir a New York en 1931. Monsieur de Fontnouvelle y fut consul général jusqu' à sa retraite en 1940, année où ii assuma la présidence du Lycée Français, présidence qu'il exerça jusqu' à sa mort en avril 1956. Madame de Fontnouvelle résidait a Washington depuis 1964.

Peintre et sculpteur de talent, elle reçut un premier prix puis une médaille d'or de la Royal Drawing Society bien avant son mariage, à la suite de concours auxquels participaient toutes les écoles d'art du Royaume-Uni. Pendant les années 30 elle étudia la peinture dans l'atelier parisien d'Edouard Mac Avoy.

Pendant les années 30 et 40, Madame de Fontnouvelle joua un rôle de premier plan dans la mise sur pied de plusieurs galas organisés au profit du Lycée Français de New York. A titre d'exemple, en 1943 la grande actrice Ludmilla Pitoeff et ses enfants donnèrent cinq représentations de « l'Annonce faite à Marie », de Paul Claudel.

Quelques années plus tôt, un gala réunit à Carnegie Hall Lily Pons, Lucienne Boyer et divers autres chanteurs et musiciens français renommés. Lorsque l'aviatrice Amelia Earhart reçût la légion d'honneur, ce fut Madame de Fontnouvelle qui lui remit cette décoration.

Pendant la seconde guerre mondiale, Madame de Fontnouvelle se consacra a plusieurs œuvres de charité françaises et américaines. Son fils Charles, aspirant à la Première Armée Française, tomba sur le front d'Alsace en décembre 1944, a 1'âge de 21 ans, et fut décoré de la croix de guerre a titre posthume.

En septembre 1938, alors qu'elle passait l’été prés de Southampton (Long Island), Madame de Fontnouvelle et sa fille âgée de deux ans, échappèrent par miracle à la mort, lors du cyclone et de la tempête qui emportèrent leur maison dans l'océan et firent de très nombreuses victimes dans la région immédiate.
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« L'élève doit à son école une certaine gratitude pour la formation qu'il y a reçue, et il lui doit de s’en souvenir lorsqu'il l'a quittée, en pensant que c’est elle, avec les parents, qui l’a armé pour la vie. »

Charles de Ferry de Fontnouvelle, président-fondateur du LFNY
Charles de Ferry de Fontnouvelle, président-fondateur du LFNY
Légion d’Honneur (top) & New York Society of the Cincinnati
Légion d’Honneur (top) & New York Society of the Cincinnati
Exequatur signed by Franklin D. Roosevelt in 1938 to authorize the French Consul General in New York City
Exequatur signed by Franklin D. Roosevelt in 1938 to authorize the French Consul General in New York City