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9/11 Reminiscences, 10 Years LaterDedicated to our two classmates who perished that day: PHILIP HAENTZLER ('70) and MICHEL COLBERT ('80)These are some of the messages that LFNY alumni posted on the Facebook page "LFNY ALUMS" on the 10th anniversary of 9/11. We re-print their messages here, with their kind permission. ++++++++++++++++++++ ● Alicia Benwaïche (’02): "Il y a 10 ans jour pour jour j'étais en Terminale S au Lycée (à la 93ème) en cours de maths avec Monsieur Lawson et à 9:30 le proviseur adjoint Monsieur Maizia est rentré dans la salle du 3ème étage en disant textuellement :"il y a eu un attentat au World Trade -- on ne sait pas si on ferme ou pas, on vous tiendra au courant". A 10 heures on est descendus pour le snack à l'angle de 92 et Madison. Un grand van rouge avait ses portes ouvertes et la radio à fond nous expliquant ce qu'il s’était passé. Nous avons réalisé que la rue était particulièrement calme. On s'est tous mis au milieu de Madison, les yeux rivés sur le sud et on a pu voir une immense colonne de fumée. A ce moment là nous avons tous eu le même réflexe: prendre nos portables pour appeler nos proches mais les lignes étaient coupées, les portables ne fonctionnaient plus. Nous avons du retourner au lycée d'urgence, on a tous essayé d'envoyer des e-mail mais ça non plus ne fonctionnait pas. Le seul et unique payphone du Lycée a été pris d’assaut On a eu le droit d'utiliser la ligne téléphonique du Lycée mais pas facile de contenter 150 élèves avec un seul téléphone. Je garde en tête l'image d'une ruche avec plein de petites abeilles allant dans tous les sens. Nous avions interdiction formelle de sortir du Lycée, donc pour le lunch des pizzas ont été commandées et je me souviens que paradoxalement, une de nos préoccupation était de savoir comment on allait faire pour fumer notre cigarette après le repas. On a envahi "la cour des profs" et n'étions pas peu fiers de pour une fois aller fumer (sans se cacher) dans cet endroit "sacré". Nos parents ont dû venir signer une décharge pour que nous puissions sortir. Ma mère est venue signer une décharge pour moi même ainsi que pour 2 amies de Manhattan (Pauline Chatain et Jennifer Jochem) et 2 amis du NJ (Benjamin et Jonathan Teper). Je suis donc rentrée chez moi (84th st) avec Pauline et Jennifer nous nous sommes mises à la fenêtre de ma chambre (qui était au 43ème étage) d’où on voyait tout le sud et les tours (or lack thereof) j'ai machinalement mis mon cd player en route, 'Heal the World' s'est mis a joué, on a chanté en pleurant. Le mercredi nous n'avons pas eu classe, le jeudi a été dur pour tout le monde. Manhattan a été envahi par les militaires...voitures, bateaux, et avions qui volaient assez bas pour que de la fenêtre de mon salon je puisse apercevoir la silhouette des pilotes...dure image à effacer. Encore aujourd'hui je ne peux passer à proximité de ground zero sans pleurer. Je n'ai perdu personne de mon entourage mais reste néanmoins très choquée par ce qu'il s'est passé. Nous avons tous été très choqués. Personne ne peut comprendre ou ne serait-ce qu'imaginer ce que nous avons vécu et je ne peux moi même imaginer ce qu'ont vécu les personnes plus malchanceuses que moi. La cohésion et l'esprit de patriotisme qui en a suivi ont été incroyable. 9-11: We'll never forget!" ++++++++++++++++++++ ● Nathalie Husson-Desmarest (’81) "I remember being the first one to pick up my girls from the Lycée, fighting to get them out of school, driving away and turning around in the car to see the big mushroom cloud that turned out to be the first building going down. The day is forever imprinted in my mind." ++++++++++++++++++++ ● Colette (Frank) Fraenkel ('79/'80) "Thank you all for sharing. My story is also different. It was my son's 5th birthday on that day and will always be. Today he turns 15. On that day his Dad was working in midtown and we didn't know how, if or when he would return. Then amongst ...all the chaos unfolding I looked at my son Gabriel & tried to figure out how to celebrate his special day. Absurd to say the least. My heart is with all of those that have lost dear ones on that day." ++++++++++++++++++++ ● Marc Fontanet ('81) "As I flew into JFK Sept 10th, 2011, I recollected what my wife and I had experienced ten years earlier.... We had just moved from Paris to NY over Labor Day weekend, and I had started my new assignment on Sept 4th, 2001 in the South Tower. Quelle journée..... Nous nous sommes levés avec Isabelle comme d’habitude, mais avons trainé un peu. Sans doute à cause du fait que nous cherchions notre rythme, étant installés dans notre nouvel appartement depuis à peine 2 semaines. Isabelle avait rêvé que je l’avais emmenée dans un pays en guerre, sans doute les Balkans, probablement un reste de mes 7 années passées chez Chevron à m’occuper de ces territoires… Mais elle n’a pas eu le temps de m’en parler ce matin- là, car nous étions en retard pour déposer les filles à l’école… J’ai pris le métro de la ligne de Lexington, la 6 pour les connaisseurs, et ai changé à la 59 ème pour prendre l’express, la 4 ou 5. J’ai eu beaucoup de chance ce jour-là, car j’ai eu une place assise. Arrivé a Fulton Street, je suis descendu. Il devait être 8.50 du matin. Il y avait beaucoup de monde devant moi et cela prenait plus de temps que d’habitude pour sortir dans la rue. Lorsque je suis enfin sorti, par la petite sortie des rues Dey & Church, un spectacle horrifiant s’offrait à moi. Un incendie sur la tour WTC 1, la Tour Nord, faisait rage sur une dizaine des étages supérieurs. Je ne savais pas, à ce moment-là, quelle en était la cause. Je décidai donc d’avancer vers la tour dans laquelle se trouvait mon bureau, la WTC 2, la Tour Sud. Je décidai de contourner le complexe par l’angle Sud Est, afin de me donner un peu de temps de réflexion. Ma tour était intacte, mais l’incendie était tout de même important. La proximité des tours, alliée à un vent quasi permanent au pied des 2 tours, me laissait penser que l’incendie pouvait se propager. J’optai donc pour le contournement du bâtiment 4, par Church Street pour arriver sur Liberty Street, où se trouve un accès direct à la Tour 2 (le coin de la pause cigarette, ou de l’arrêt des taxis pour les initiés). J’ai rencontré à ce moment-là deux collègues en pleurs, Gloria Caceres et une autre dont je ne connaissais pas le nom, à qui j’ai demandé quelle était la cause de cet incendie. Elles me signalèrent qu’apparemment, leur chef, Jo Peloso, aurait vu un avion s’écraser sur la tour WTC 1. Je suggérai alors qu’il devait s’agir d’un plaisantin qui avait voulu passer entre les deux tours, et que les courants d’air avaient dû le plaquer contre la paroi. Ne sachant pas très bien de quel appareil il s’agissait, elles essayèrent de me montrer la tour 1 et le point d’impact, que nous ne voyions pas, tellement la fumée était épaisse, et, je l’apprendrai pas la suite, invisible car sur une face cachée depuis Liberty Street. A ce moment-là, alors que nous regardions en, se produisit une explosion quasiment au-dessus de nos têtes. Une boule de feu surgit des étages supérieurs, environ aux deux tiers de la hauteur. La déflagration fut terrible. Là, je ne comprenais pas comment une explosion d’une telle violence pouvait se produire dans un immeuble de bureaux. Je pensais qu’il pouvait s’agir des cuisines de la cafétéria de Morgan Stanley au 44 étage, car j’y étais allé déjeuner la semaine précédente avec 3 collègues. Mais l’étage ne semblait pas correspondre, et la violence était tout de même bien trop forte à mon sens. Je fus à mon obliger d’arrêter mon analyse, car en une fraction de seconde, nous réalisâmes que de nombreux débris s’abattaient sur nous. Par une chance extraordinaire, malheureusement non partagée avec les locataires habituels, ces deux collègues et moi nous trouvions à ce moment-là devant la caserne de pompiers de Liberty Street. Par réflexe de survie sans doute, ou bien par chance, nous avons pu nous réfugier dans la caserne, car les camions n’y étaient pas. Les pompiers refermèrent la porte, et un déluge infernal s’abattit dans Liberty Street. Il était 9h03. Les pompiers décidèrent de nous évacuer par l’arrière, et, deux ou trois minute plus tard, je ressortai par l’arrière avec Gloria et sa collègue. Nous avons alors regardé la seconde tour, et le spectacle était cauchemardesque. Le feu avait pris également sur la tour deux, et il faisait rage. J’ignorai toujours quelle en était la cause. Alors que nous devisions sur ce que nous allions faire, je suggérai, que suite à un incendie de cette ampleur, il ne serait pas permis aux employés de retourner travailler sans une évaluation de la solidité de la structure, et, au vu des flammes, j’étais confiant que cette expertise n’aurait pas lieu dans la journée. Je suggérai donc que nous rentrions tous chez nous, persuadé que l’incendie, de par son ampleur, serait couvert par les médias, et que nous aurions des nouvelles le soir même…En jetant un dernier coup d’œil sur les deux incendies qui me faisaient maintenant l’impression d’empirer, je craignis soudain que s’ils persistaient, une des deux tours pouvait s’affaisser, et que dans ce cas, nous étions beaucoup trop près. Je me décidai donc de m’éloigner et à repartir chez moi, en m’éloignant vers le sud en direction de Battery Park, afin de remonter ensuite vers le Nord par le coté Est de l’île. Tous les bus et métros étaient arrêtés. L’incendie faisait rage, et tout le monde était dans la rue. En arrivant à la hauteur de Canal Street, j’ai entendu qu’une des tours venait de s’effondrer. J’ignorais encore la cause de l’incendie. Je cherchais à joindre Isabelle, mais n’y arrivais pas. Les téléphones étaient pris d’assaut, et mon portable ne fonctionnait pas. Arrivé à la hauteur de la 34éme rue/ 5ème avenue, j’entendis que la seconde tour s’était écroulée. Je n’y croyais toujours pas, et à mon ahurissement se mêlaient les annonces d’attaques terroristes évoquées par de nombreuses radios allumées. Je me décidai alors à essayer de prévenir Isabelle au plus vite. Je me suis alors arrêté à la 38ème rue et 5ème avenue, au bureau où travaille ma sœur. Un disque me demandait de patienter. Je n’eus pas la patience de le faire, et décidai alors de remonter au plus vite à la 77 ème où nous habitions. Je suis arrivé vers midi à la maison. De mémoire, je ne me rappelle pas avoir vu Isabelle être aussi rapide à venir me voir, en entendant ma clé dans le barillet de la serrure, et aussi contente de me voir..... L’émotion fut évidemment à ce moment-là très forte des deux côtés. Ma sœur, mon beau-frère, et ma mère, qui avaient pu tous les trois voir les événements à la télé, nous rejoignirent peu de temps après cela. Je pense qu’ils avaient dû venir soutenir Isabelle en s’imaginant le pire… N’ayant pas encore de télévision, ce n’est que le lendemain que nous avons pu prendre connaissance véritablement des images et des événements, et ce n’est qu’en fin de semaine que nous avons réellement commencé à ressentir les effets secondaires. Quoi qu’il en soit, nous avons commencé à recevoir les premiers coups de téléphone l’après-midi même du drame. Vous ne savez pas à quel point ces coups de fils ont été réconfortants, à la fois pour Isabelle et pour moi. Pour cela nous vous remercions du fond du cœur, ainsi que pour l’amitié que vous nous avez témoignée en vous informant les uns les autres. .....à ce récit quoi ajouter de plus sinon que mon rêve du matin s’était arrêté sur la phrase suivante adressée à Marc (à mes côtés dans mon rêve) : « Pourquoi m’as-tu emmenée dans un pays où il y a la guerre ?»..... Les filles étaient dans leurs écoles près de chez nous et donc à environ 9 km du lieu du désastre. Le 12 septembre les écoles ont été fermées. Le 13 septembre, je n’ai pas pu faire le trajet habituel à la fin duquel, en rentrant à la maison le 11, j’avais été informée des événements par ma belle-mère au téléphone..... Depuis 48 h nous commençons effectivement à pouvoir essayer d’exprimer l’émotion d’un 11 septembre douloureux..... Je crois qu’il y aura un avant et un après 11/09. Après la peur (qui nous tient encore) et les retrouvailles, il y a eu le silence d’une ville atterrée : plus de voitures, plus de bus, que des piétons qui marchaient en se demandant ce qui leur était arrivé. Aujourd’hui, les drapeaux américains fleurissent partout : une manière de vouloir témoigner de son existence face à la perte d’autant de vies…. Des bougies viennent éclairer les fenêtres et les rues en souvenir .... Certaines phrases sont écrites au sol à la craie… « An eye for an eye and the world will go blind »..... Beaucoup d’émotion mais beaucoup de réflexion aussi et cela m’apparaît rassurant car tout dans cette ville est business et vélocité....." ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ |
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